C'est Marant!

Ou pas. Hier j'ai vécu un véritable ascenseur émotionnel, entre l'amour, l'excitation, la joie, la haine, la colère, pis de nouveau la joie.
Voilà. J'ai eu la méga-super-canon-chance d'avoir une invitation pour la pré-vente d'Isabel Marant pour H&M.
Canon, hein?! Je sais que dans ce genre de moments, plus rien ne compte, tu es livrée à toi-même et tu dois te battre et te débattre pour trouver LA pièce de tes rêves. Pas peur, je fonce.
Donc hier matin, 7h30 pétantes, me voilà devant la boutique, congelée, entourée de mes rivales. Jusque là, tout ok, elles faisaient encore pas trop peur (faut dire que la plupart avaient ou les yeux encore fermés ou les lèvres bleues). Puis, le magasin ouvre enfin ses portes. Là, tu sens une sorte d'hystérie se pointer, mais une hystérie maîtrisée genre "moi j'ai l'habitude et de toute façon, je suis ultra polie et chic, tu verras, tu ne me verras même pas passer entre les rayons". Ok. Donc tout va bien, enfin pour l'instant. On est enfin toutes devant la collection tant rêvée en attendant le go.
La classe et l'élégance qui pouvaient habiller certaines disparaissent soudainement. Je commence à prendre peur. La barrière s'ouvre. C'est là que j'ai découvert à quel point le corps avait des facultés à se plier et se déplier (je suis déjà pas très épaisse mais là). C'est vraiment fou. J'ai aussi eu l'occasion de sentir quelques unes de mes cervicales, ainsi que 2 -3 de mes côtes. Mais je suis toujours debout.
Enfin dans ledit rayon, je fonce. Objectif : les bottines. Elles m'ont tendu les bras alors c'était assez facile. Du coup une fois les bottines en main, j'use de mes dernières forces pour faire un tour.
Ensuite, je m'enfuis. Oui, presque en courant. Le regard que certaines m'ont porté m'a fait froid dans le dos. Ni une, ni deux, je dévale les escaliers, mon carton serré contre ma poitrine.
Et là, le rêve. J'arrive au rayon Homme. Plein. Mais calme. Et tellement chouette. Personne ne crie, on se tend les habits qui ne sont pas à sa taille à l'autre à qui ça pourrait aller. Bref. J'ai admiré ce spectacle et avais presque honte de me dire que 2 étages plus haut, un vrai combat de catcheuses enragées se déroulait.
On peut dire que j'ai survécu à cette pré-vente. J'en suis fière. Mais s'il y a bien quelque chose que je retiens et que je tiens à dire à certaines hystériques qui se sont fait passer pour des jeunes femmes hier : c'est pas parce que tu vas porter du Isabel Marant, que tu auras la classe.

Hystériques-de-pré-vente vs Moi : 0-1.

Je sais à quel point je suis animée par la mode et qu'elle me donne envie de faire mille choses et de me dépasser. Mais c'est pas une raison pour se transformer en chose enragée et prête à griffer, voire mordre. La classe, tu l'as (ou pas) et tu la gardes, en toutes circonstances.
En attendant, aujourd'hui, mes bottines sont à mes pieds et ça c'est canon!
Là.